Suzanne ORTS 1927-2018

Archive privée

Suzanne PIC est née à Sète le 12 avril 1927. Elle est lycéenne lorsqu’elle s’engage avec sa mère et son frère dans la Résistance à Mâcon où son père, contrôleur des impôts, a été muté. Son frère Rolland fait partie dès 1940 d’un groupe de jeunes résistants gaullistes au lycée Lamartine à Mâcon. Suzanne, elle, est chargée de la reproduction et de la distribution des tracts.

Son frère et ses amis lycéens sont arrêtés en 1941, jugés puis relâchés. Suzanne, malgré les dangers, continue la lutte et devient, en 1943, agent de liaison au maquis de Beaubery et membre du réseau Marco Polo. Elle reçoit comme mission de recueillir des informations sur les positions des défenses allemandes dans le sud de la France et fait alors de nombreux voyages vers les Pyrénées-Orientales.

Le 21 mai 1944, à l’âge de 17 ans, elle est arrêtée, sur dénonciation, avec sa mère et un ami de son frère. Internée dans la citadelle de Perpignan, elle est durement interrogée. Elle est déportée avec sa mère d’abord au camp de Romainville puis à Neue Bremm, et enfin à Ravensbrück. Par la suite elle est assignée au travail forcé dans un kommando de Hasag-Leipzig, une usine d’armement qui dépend du camp de Buchenwald. Dans la nuit du 13 au 14 avril 1945, les SS vident le camp en raison de la progression des troupes alliées et elle subit les « marches de la mort ». Elle est rapatriée avec sa mère le 18 mai 1945. À tout juste 18 ans elle est atteinte de tuberculose osseuse, dont elle ne se remettra jamais tout à fait. Son frère Rolland meurt à Neuengamme.

Dans les années 1980, elle se rapproche de ses camarades résistants déportés, devient une fidèle du CRHRD à Castelnau-le-Lez et participe en tant que trésorière au Comité d’organisation du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Elle est aussi très active au sein des différentes associations d’anciens combattants (ADIR, CVR, …).

Suzanne Orts meurt le 21 février 2018 à Aix-en-Provence.

Petit chien offert à Suzanne pour ses 18 ans au kommando de Leipzig, confectionné avec un morceau de rideau de défense passive et du fil de détonateur – © crhrd